M-tourisme: consommer son voyage en temps réel

A peine le e-tourime rentré dans les moeurs des voyageurs du monde entier, que voici le m-tourisme qui fait son apparition. Très limité jusqu’aux années 2008, le « mobile-tourisme » prend son réel intérêt avec la démocratisation de l’iPhone et des divers autres smartphones qui ont suivi. Alors qu’est-ce que le m-tourisme concrètement ? Un buzz marketing parmi d’autres ou un service avec une réelle valeur pour le touriste?

Si le e-tourime permet au voyageur de préparer son séjour en ligne et en avance, le m-tourisme intervient surtout durant le séjour et pendant la visite. Il donne la possibilité au visiteur d’utiliser son téléphone mobile pour recevoir toute une série d’informations en temps réel en rapport avec le lieu visité. C’est ce qu’on pourrait appeller du « real time tourism ». Cette technologie a été rendu possible avec la démocratisation de l’internet 3G, des téléphones permettant l’affichage comfortable de médias ainsi que du GPS.

Le m-tourisme est en fait un ensemble d’applications:

  • les flash codes:  il s’agit d’un format particulier de signalétique pouvant être lu par un téléphone à l’aide de son appareil photo.Ces flashcodes peuvent être apposés sur des monuments, des églises, des brochures etc. Sa lecture donne accès à un ensemble d’informations comme des vidéos explicatives. Le visiteur peut ainsi faire une visite interactive sans avoir besoin d’un guide. Cette solution est particulièrement adaptée à des structures culturelles ou touristiques qui n’ont pas les moyens de s’assurer les services d’un guide pour faire visiter. A noter qu’il faut installer une application dédiée à la lecture de ces codes.
  • les guides touristiques sur mobile: Ce sont des applications dédiées aux smartphones, souvent ville par ville. A l’image des guides « papier », ils proposent des informations pratiques, des idées de circuits, des adresses utiles et des médias explicatives. Ces applications peuvent remplacer avantageusement les « lourds » guides papier et permettent une interactivité (photos/vidéos/sons). Un autre avantage, est qu’on n’a pas besoin d’être connecté à internet pour profiter du guide. Les éditeurs  ont vite compris l’interêt de cette solution et sont empressés de sortir leurs applications. On retrouve ainsi Le Guide du Routard, mais aussi le Lonely Planet et Marco Polo. D’autres éditeurs comme mTrip, Navigaia, Cityzeum ou le Petit Futé proposent également des applications pour smartphone.
  • applications localisés sur une région/ville spécifique:  Différents des guides touristiques, ces applications donnent accès à des sites internet formatés pour les mobiles. Par exemple, le département du Doubs propose depuis début 2010 dans son magazine Doubs Mag une série de flash codes pointant vers un site internet mobile. Le visiteur y peut récupérer des informations pratiques et complémentaires. Le département compte étendre cette pratique à d’autres supports de communication comme des supports de tables dans les restaurants. Autre exemple, le département du Tarn propose depuis peu un site web mobile permettant de trouver des informations pratiques (restaurants, évènements, logements). Une app iPhone dédiée complète l’offre avec des circuits touristiques.
  • le téléphone en tant que guide dans les musées: De nombreuses applications existent pour des expositions temporaires. Elles permettent au touriste de faire la visite en profitant des commentaires et des informations fournis par son téléphone. La Pinacothèque de Paris propose des applications pour ses expositions (L’or des Incas). D’autres musées comme le Louvre ou le Musée d’Orsay proposent des applications permettant des consulter les oeuvres connus de leurs exposition permanente. Pour un visiteur, l’utilité est de pouvoir consulter des informations complémentaires sur les objets exposés, sans avoir à se coller à une petite étiquette sous le produit, qui ne contient le plus souvent que le titre.
  • la réalité augmentée Quand Metro Paris a sorti son application sur iPhone, il avait fait sensation avec son module Réalité Augmentée. Il suffit de pointer son mobile dans une direction pour que se surimposent des informations sur des restaurants, des stations de metro et aux endroits pratiques.  Si on pointait l’iPhone vers le sol, une flêche venait indiquer la direction pour la destination choisie. Depuis d’autres applications se sont engouffrés dans la brèche. Couplées au GPS et à l’appareil photo,  les applications Nomao ou  AroundMe permettent aux visiteurs de trouver visuellement des endroits recherchés.
  • recommendations & évaluations: Plus classiques mais toujours utiles pour un visiteur, des applications comme Citizeum ou DisMoiOu localisent en temps réel l’utilisateur et fournissent des avis et des recommendations sur les endroits à visiter proches, comme des restaurants.
  • réservations: Les sites Trip adviser, booking.com, ecotour.com qui font référence dans le domaine de l’e-tourisme sur internet ont également des versions mobiles ou des applications. Elles permettent aux utilisateurs de réserver des vols de dernière minute ou des hôtels directement depuis leurs mobiles. Il faut garder en tête que en 2009, 1,3 millions de français ont fait une réservation sur mobile.   –
  • parcours ludiques basés sur le GPS: Une dernière tendance naissante consiste à créer des parcours ludiques façon chasse au trésor. L’utilisateur, grâce à son GPS mobile parcourt un circuit guidé, dans un musée par exemple et avance de point à point en résolvant des énigmes ou des jeux. Les sociétés MobExplore ou Geoquestour proposent des outils aux professionels du tourisme pour créer ces tours. Parallèlement, ils proposent des applications iphones aux visiteurs.

Ce tour rapide des applications montre que finalement le m-tourisme est un ensemble disparate de plusieurs technologies mais dont le but commun est de donner la possibilité au visiteur d’avoir toute l’information, tout de suite et sans avoir besoin de faire appel à un guide. Nous verrons dans un article prochain les enjeux de ce marché en plein essor, les modèles économiques, les limites et les évolutions futures.

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