« Egoutter » le guide

Attention narines sensibles s’abstenir ! Mais pour les plus curieux, la visite des égouts de Paris est une experience très instructive. Il existe à Paris un endroit assez rare dans le monde qui permet de découvrir un ouvrage indispensable à notre quotidien et dont l’histoire est bien plus récente qu’on ne le penserait.

Nul besoin ici de bottes en caoutchouc, ni de grenouillère, la visite se passe pourtant dans une section en activité des égouts. Elle a toutefois était aménagée pour limiter les risques, le contact avec l’eau souillée entr’autres et pour accueillir des objets historiques ou encore en usage des égoutiers. Le parcours de 500 m, nous entraîne dans plusieurs types de galeries, certaines aménagées en musée, d’autres en l’état. Le creusement de nos égouts actuels commence sous la préfecture du Baron Haussman, vers 1850, les 2400km de galeries sont donc assez récents et doivent beaucoup à l’ingénieur Eugène Belgrand, grand homme de sciences et de lettres. Ces travaux sont rendus indispensables pour mettre un terme aux épidémies ravageant la capitale à plusieurs reprises et rendant bien des rues nauséabondes.

Ainsi naquît la profession et la mission des égoutiers. Ce dernier est clair mais loin d’être simple. Il s’agit de vérifier le réseau sans relâche et faire en sorte que les déchets, appelés « bâtards » n’obstruent pas l’écoulement. Pour cela, plusieurs dispositifs suivant le type de galerie sont imaginés mais ils ont tous en commun la particularité de n’être mus que par la force humaine et hydraulique. En effet, ni électricité, ni moteur à explosion ne sont compatibles avec une zone confinée et humide. On découvre par exemple une « Mitrailleuse », qui fonctionne en bloquant l’écoulement de l’eau en formant un petit barrage improvisé en amont du point de blocage. Une fois que l’eau est suffisamment montée, on ouvre la vanne et le jet évacue les déchets. Ce sont donc les même principes imaginés par M. Belgrand qui sont encore aujourd’hui à l’œuvre, même si le modernisme est passé par là et des améliorations et des automatisations ont permis de soulager  la mission des égoutiers. D’ailleurs, ils sont passés de plus d’un millier à quelques 260 aujourd’hui à Paris. Il est possible, si l’on perd un objet de valeur dans les égouts, de faire appel à l’équipe d’intervention qui retrouvera dans 75% des cas votre précieux (01 44 75 22 75)

Quoi qu’il en soit, grâce à nos égouts, ce sont aujourd’hui plus de 15 000 m3 de résidus qui sont annuellement traités (c’est l’équivalent de 6 piscines olympiques !) qui sans les égouts finiraient dans la Seine. Il existe d’ailleurs un système sophistiqué pour limiter au maximum les rejets non traités dans la Seine lors d’un très fort orage qui sature le réseau,  également activé dans le cas où la Seine serait simultanément en crue. Tout ces efforts ont permis à la faune et la flore de la rivière de se reconstituer partiellement, mais il n’est toujours pas possible de nous y baigner, peut-être un jour. D’ici là, je ne peux que vous conseiller d’aller faire cette visite presque civique autant entre adultes qu’en famille.

Informations pratiques

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